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Le Baromètre de l’Eau est un outil permettant aux entreprises d’estimer, à travers des indicateurs dédiés, leur vulnérabilité et leur impact vis-à-vis de la disponibilité des sources d’eau. A l’aide d’un simple questionnaire et d’une analyse des besoins en eau et des flux au sein de l’entreprise, il est maintenant possible d’obtenir une vue détaillée des forces et faiblesses du dispositif de gestion de l’eau. Cet outil permet également la prise en compte de la dimension « eau » dès la conception de nouvelles chaînes de production et offre des pistes pour améliorer et renforcer cet aspect essentiel.
Issu d’une collaboration entre le VITO et le CEBEDEAU, le «Baromètre de l’Eau» se présente sous la forme d’une plate-forme web. Sur ce site, il est possible d’introduire des informations propres à une entreprise donnée afin d’obtenir diverses analyses concernant la gestion des eaux.
Lien vers la plateforme : www.barometredeleau.be
Vous pouvez aussi télécharger la Brochure complète
Pour analyser le trajet de l’eau au sein d’une entreprise, la méthode utilisée est celle du « bilan de masse ». Depuis leur entrée sur le site jusqu’à son rejet vers les égouts ou le milieu naturel, les flux sont cartographiés en veillant à égaliser les quantités entrantes et sortantes. Le coeur de l’analyse est l’identification des besoins en eau des process de production, qu’il s’agisse d’eau de refroidissement, d’eau de lavage, d’eau entrant comme ingrédient dans la confection des produits, d’eau d’irrigation ou toute autre forme d’utilisation. A chaque besoin correspond une qualité, de l’eau pure utilisée pour la conception de produits pharmaceutiques jusqu’aux eaux de qualité équivalente aux eaux de surface utilisées pour le lavage, en passant par les eaux de qualité alimentaire. Une fois la qualité nécessaire identifiée, il est alors possible de déterminer quels sont les sources ou gisements adéquats pour chaque procédé.
C’est également l’utilisation de l’eau qui déterminera son cheminement ultérieur, que ce soit vers les égouts, ou vers des traitements permettant sa restitution au milieu naturel. La fraction restituée vers le cycle naturel, y compris à travers les égouts et les stations d’épuration collectives, est également comptabilisée par le Baromètre de l’Eau. Les renseignements recueillis de la sorte permettent le calcul des indicateurs d’impact et de vulnérabilité.
Le « Baromètre de l’Eau » est construit de manière à sensibiliser les gestionnaires d’une entreprise à la connaissance du cheminement de l’eau au sein de leur site. Ces outils de visualisation permettent aux gestionnaires de communiquer efficacement au sein de leur structure pour améliorer la compréhension des enjeux liés à l’eau.
La connaissance des consommations d’eau dans l’entreprise est un préliminaire nécessaire à toute rationalisation de l’utilisation de l’eau. On ne peut se contenter d’une connaissance théorique, car cela ne permet pas de découvrir et de résoudre les anomalies telles que les fuites ou les utilisations inadéquates. Il est donc recommandé de disposer de capteurs adéquatement situés. Pour un résultat optimal, ces capteurs et compteurs renverront leurs données vers un logiciel central de gestion, qui permet une consultation aisée e ces données, mais également de calculer des indicateurs ou d’effectuer des prévisions. Les paramètres ciblés sont bien sûr les débits, mais également des paramètres de qualité tels que la turbidité, le contenu en chlore, la salinité…en fonction des besoins des chaines de process et de l’entreprise en général.
Le Baromètre de l’Eau permet d’identifier plus aisément quels sont les paramètres dont la mesure est nécessaire, et en quel(s) point(s) l’effectuer.
La quantité d’eau utilisée n’est pas le seul facteur impactant la pression exercée sur la ressource. L’endroit où elle est captée joue également un grand rôle. En effet, l’eau issue des précipitations est répartie entre différents secteurs, tels que les eaux souterraines (nappes phréatiques) et les eaux de surface (lacs et rivières). Il aura fallu plus de précipitations pour alimenter avec une quantité identique les eaux souterraines que les eaux de surface par exemple. De la même manière, si on peut capter les eaux de pluie avant qu’elles s’évaporent, on réalise une économie importante, au sens où la même ponction dans un autre secteur serait plus longue à reconstituer. Toutefois, les qualités sont également différentes en fonction des secteurs, et souvent les eaux de meilleure qualité se trouvent dans les secteurs les moins alimentés. Utiliser la bonne qualité d’eau pour le bon usage est donc un excellent levier pour réduire la pression sur les ressources.
Les sources d’eau alternatives (parfois appelées « non conventionnelles ») incluent :
Un des objectifs du Baromètre de l’Eau est de mettre en avant ces alternatives et de faciliter leur chiffrage et leur comparaison, au bénéfice des entreprises et de l’environnement.
Le développement de cet outil a nécessité une réflexion avancée sur les indicateurs à utiliser pour chiffrer le risque encouru par les entreprises au regard de leur système d’approvisionnement en eau. L’indicateur d’impact proposé est surtout centré sur la pression exercée par les entreprises sur la disponibilité de la ressource en eau plutôt que sur les risques de pollution.
Outre des indicateurs assez classiques (volumes prélevés et restitués), un indicateur original a été proposé. Il calcule, en hectares, l’équivalent-surface qui serait nécessaire pour collecter un volume de précipitation pour combler la demande annuelle de l’entreprise. Il tient compte de l’eau restituée au milieu naturel et des réservoirs (nappes phréatiques, eau de surface…) dans lesquels l’eau a été prélevée. Cela offre une quantité facilement comparable entre entreprises, qui peut ensuite être rapportée à la production de l’entreprise ( quantités ) ou au chiffre d’affaires.
Un « score d’impact » peut être calculé à partir de ces informations pour informer les entreprises sur leur empreinte hydrique régionale.
Un focus particulier est porté sur la réutilisation de l’eau, et un indicateur est également dédié à cet aspect.
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