CEBEDEAU • Station d’épuration commune sur l’éco-zoning de Tertre

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Station d’épuration commune sur l’éco-zoning de Tertre

Un projet environnemental d’envergure mené et financé par la société Yara

Le projet de station d’épuration commune de Yara Tertre, situé dans l’éco-zoning de Tertre-Villerot-Hautrage (Saint-Ghislain dans le Borinage), progresse à grands pas. La phase de construction a démarré en 2023, et l’entrée en service est prévue pour 2025. Cette station est prévue pour répondre aux dernières normes européennes en vigueur en la matière. Pendant ce temps-là, les équipes -entre autres- de Trevi Environmental Solutions, chargées de la construction, de l’exploitation et de la maintenance, sont à pied d’œuvre. Destinée à traiter les eaux sortantes de l’éco-zoning, cette station réduira à terme grandement l’impact écologique de l’activité du site. Un projet qui répond aux exigences du permis d’exploitation de l’usine et qui s’inscrit dans la stratégie environnementale globale de Yara.

Yara Tertre

Yara International ASA est un groupe d’envergure mondiale qui propose des solutions de nutrition pour les cultures, qui permettent aux exploitants d’augmenter leurs rendements et d’améliorer la qualité de leurs produits tout en réduisant l’impact sur l’environnement. Avec ses différents sites industriels, Yara est très présent dans le Benelux. Ces derniers produisent -notamment- une large gamme d’engrais qui facilitent l’accompagnement des agriculteurs et permettent de répondre à la large demande en fourniture de solutions industrielles.

Sur le site de Tertre, établi dans le zoning précité, le groupe produit principalement de de l’engrais ainsi que de l’acide nitrique et des solutions industrielles. Répondant aux exigences de la réglementation SEVESO seuil haut, il occupe environ 300 emplois directs, auxquels il faut ajouter une centaine de contractants.

Projet commun et contrats de services

Le projet de station d’épuration Yara est financé et dirigé par Yara, mais il est la résultante d’un groupement d’entreprises de l’éco-zoning. En clair, dans le cadre de l’utilisation conjointe de cette station, Yara va conclure des contrats de services avec les entreprises participantes, dont la facturation dépendra de la quantité et de la qualité des eaux à traiter. Le nombre d’entreprises recourant à ces services peut naturellement évoluer au fil du temps, ce qui permettra de traiter des volumes d’eau encore plus importants à l’avenir. Dans l’état actuel du projet, la station d’une superficie de 2 hectares doit permettre de traiter 10.000 m3/jour, mais en fonction de l’évolutivité de celle-ci, cette capacité pourra être portée à 20.000 m3/jour max.

Le centre d’expertise CEBEDEAU, spécialisé dans le traitement des eaux, a participé dès le début au projet en menant des essais pilote en 2018 sur site pendant un an avec les effluents des industriels concernés. Le CEBEDEAU a ensuite réalisé l’étude préliminaire de définition des données de base au dimensionnement de la station d’épuration, établi le cahier des charges et a accompagné Yara dans les différentes phases de l’appel d’offre. Pour Yara, le projet représente un investissement global de presque 20 millions d’euros.

Trevi, un partenaire aux compétences globales

L’appel d’offre a conduit à la sélection de Trevi Environmental Solutions pour la construction, l’entretien et l’exploitation de la station. Le contrat entre Yara et Trevi porte sur une durée -renouvelable- de dix ans.

Trevi est une société gantoise qui occupe 210 personnes. Elle est spécialisée dans l’environnement, et plus précisément dans le traitement des eaux, des déchets, etc. Il s’agit d’une entreprise aux compétences multiples, capable de résoudre tous les problèmes liés à l'environnement, aussi bien dans les domaines de l'eau, de l'air que d'énergie.

Si pour ce projet, elle sous-traite trois aspects (terrassement, génie civil et structures métalliques), elle prend en charge tout le reste, dont la partie électromécanique qui comprend les tuyauteries, les pompes et l’électricité. Ce large spectre de compétences engendre une plus grande facilité en termes de coordination des travaux, ce dont se félicite Yara.

Traitement biologique et collecte des eaux de pluie

La station d’épuration de Yara Tertre recueille les eaux de l’éco-zoning, c’est-à-dire les eaux normales et les eaux hors spécification (en cas de calamité sur le site), où elles subissent un traitement biologique, avant d’être rejetées dans la Haine (affluent de l’Escaut), via un réseau d’égouttage fermé. La station est par ailleurs également équipée pour collecter les eaux de pluie en cas de fortes précipitations. L’objectif consiste à capter les eaux pluviales dans un bassin tampon de 7.000 m3 d’eaux pluviales pour ensuite les traiter et les décharger progressivement vers la Haine, ce qui permet d’aplatir les pics de précipitation et d’éviter tout débordement de la rivière.

La station comprend bien entendu tous les équipements nécessaires à l’épuration biologique des eaux (processus de dénitrification/nitrification, clarificateurs), ainsi qu’au traitement des boues par minéralisation et déshydratation à l’aide d’un décanteur centrifuge, afin de diminuer le volume de boues. Les émissions olfactives du bâtiment de service sont également traitées au moyen d’un biofiltre.

Redondance et souci de l’environnement

La fiabilité est également une des priorités de Yara. C’est pourquoi la station comprend deux lignes de traitement. Ce système totalement redondant permet de pallier à toute défaillance et de basculer sur l’autre ligne en cas de dysfonctionnement sur la première.

Par ailleurs, un contrôle en fin de parcours permet de veiller à la qualité des eaux rejetées dans la Haine avec des analyseurs et des capteurs en ligne (TOC/TN/TP/pH). L’impact est évidemment positif pour la qualité finale des eaux de la Haine. Une fois encore, Yara manifeste par ce biais sa grande préoccupation de l’environnement.

Un projet d’économie circulaire

Le station d’épuration de Yara Tertre est également un projet d’économie circulaire. Dans le cadre de l’épuration, le traitement de l’azote nécessite en effet des quantités importantes de sources carbone (20.000 tonnes par an). Or, cela est très onéreux. D’où la nécessité de trouver des sources alternatives, ce qui s’est révélé possible grâce à un réseau international. Yara récupère ainsi des sources carbone en provenance d’autres entreprises, et valorise des déchets qui, autrement, ne l’auraient sans doute pas été. Cette coopération encore récente renforce également l’aspect environnemental global du projet.

www.yara.be

https://trevi-env.com/

Par Michel Hanoulle

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